Lors d’un atelier que nous animons chaque mercredi soir à la Fabulerie, nous avons proposé aux participant·es d’explorer la thématique suivante : les possibles.

“J’ai jamais eu le courage d’admettre 

Que j’attendais un peu qu’elle me tej. 

J’aurais pu lui dire cent fois « Assume, fais-le »

Quand elle me disait qu’elle allait le faire 

Mais pour ça, il aurait fallu 

Que j’assume et que je le fasse aussi. 

Je voyais l’amour comme une mission, 

J’étais patriote de nous-deux, prêt à tout. 

J’ai largué mes potes,

J’ai presque largué mes parents. 

J’étais devenu un mystique, 

Un ermite de la relation. 

Faut croire que je fus mauvais ascète, 

Je me battais contre la nature,

La fleur était déjà fanée, 

Moi j’ai cru à l’odeur. 

J’ai cru que l’essence c’était ça : 

Si on perçoit encore quelque chose, 

C’est qu’il existe. 

J’avais oublié les étoiles, 

Astres morts que notre imaginaire nécromancie. 

J’ai fini par en tirer leçon et tirer un trait, 

J’ai fini par dessiner mes cartes, puis les tirer, 

Elle est partie, je suis resté bête, 

Elle l’a assumé, elle l’a fait, 

Puis quand j’ai fini par y aller, moi aussi, 

J’ai préféré suivre les cartes, 

Franchir une frontière 

Comme on franchit le temps à Pompéi, 

Et d’une carte à l’autre, 

J’ai brisé celle qui encage l’identité, mon patriotisme, 

Et sur les photos du Photomaton, 

Maintenant, 

J’ai un grand sourire”.

Jean-Baptiste Noël